Actualités départementales
30 janvier 2025
CAPD « rdv de carrière » du 30 janvier 2025
Déclaration liminaire du SNE
Mme la Directrice Académique, Mesdames et Messieurs les membres de la CAPD
Notre syndicat souhaite réaffirmer ses positions sur plusieurs sujets d’actualité.
Le précédent projet de loi de finances, abandonné avec la censure du dernier gouvernement, avait porté un coup dur au moral des personnels du premier degré. Ils l’avaient largement exprimé lors de la grève du 5 décembre. Et pour cause :
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3 jours de carence en cas de maladie dans un métier où virus et microbes se transmettent parfois plus vite que les connaissances.
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Suppression de 4000 postes alors que le nombre d’élèves par classe reste toujours trop élevé pour assurer un bon enseignement et une qualité de vie au travail satisfaisante.
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L’abandon de ces deux mesures a permis de souffler un peu avant la prochaine attaque… Qui est arrivée plus vite que prévu avec la volonté affirmée de notre nouvelle Ministre d’écourter les vacances d’été.
Mais quelle bonne idée quand on connaît la température des classes dès le début juin jusque parfois fin septembre.
Quelle bonne idée quand on sait que les écoliers français travaillent déjà plus que la moyenne de l’OCDE.
Quelle bonne idée encore quand on observe que les pays qui ont les vacances les plus courtes ne sont pas ceux qui réussissent le mieux.
Mme Borne ferait mieux de s’attaquer aux vrais problèmes qui minent notre institution :
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la crise d’attractivité
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la perte de sens du métier et la perte d’autorité de l’enseignant
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l’individualisation et l’inclusion à tout prix
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l’absence de la reconnaissance des spécificités du travail dans le 1er degré
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la bureaucratisation du système
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l’infantilisation des personnels
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les mutations géographiques bloquées et l’absence de ponts vers d’autres carrières
Au sujet de l’inclusion, notre syndicat fait le même constat que tous les collègues : exceptionnels il y a quelques années, les cas de classes et d’écoles qui craquent face aux comportements inadaptés de certains élèves porteurs de handicap se multiplient inexorablement.
L’administration a tendance à oublier que dans ces classes, ces écoles, il y a d’autres élèves, des enseignants, des aesh, des atsem en souffrance.
Ce qui en résulte est un mal-être des élèves inclus et des autres élèves, une baisse de qualité des apprentissages, une détresse accrue du personnel. Certains remettent même en question leur engagement.
L’inclusion est alors vécue de façon douloureuse par tout le monde.
D’une belle promesse d’inclusion nous en arrivons à l’horreur de l’exclusion :
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l’élève en question fait peur aux autres, il n’a pas d’amis et en souffre.
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les autres élèves sont exclus d’un enseignement de qualité.
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de plus en plus de personnels jettent l’éponge et envisagent d’autres voies.
Face à cela, la réponse de la hiérarchie est malheureusement trop souvent, au mieux inadaptée, au pire incriminante envers le personnel. C’est inadmissible.
En cas de crise, quand les collègues font appel à leur supérieur, ils savent très bien que l’IEN n’aura pas la réponse à tout et qu’il n’a pas de baguette magique. Ils sont conscients que l’IEN est lui aussi entravé, qu’il n’a pas forcément les mains libres, qu’il n’a pas tous les outils à sa disposition.
Le minimum attendu est un soutien sans faille, des conseils et un appui logistique.
Malheureusement, encore trop souvent, quelques IEN ouvrent le parapluie. Ils demandent de remplir des dossiers, de leur envoyer des justificatifs sur ce qui a été fait, parlent d’«alliance éducative», insinuent que tout n’a pas été entrepris par l’école… C’est alors la double peine pour les collègues.
Il y a heureusement quelques IEN (encore trop rares) qui ont les pieds sur terre et les mains dans le cambouis. L’équipe pédagogique peut compter sur eux, sur leur soutien, leurs conseils, leur appui face à certains parents. Les conseils sont alors bien entendus et vécus par l’équipe.
En ce qui concerne la circulaire sur les temps partiels, nous déplorons, avec l’ensemble des organisations syndicales, son écriture inchangée, malgré l’opposition unanime que nous avions formulée l’an dernier. La date butoir du 31 janvier permet d’anticiper et de préparer les opérations du mouvement, nous l’entendons. Mais elle impose un délai trop contraint aux collègues et elle n’est pas réglementaire. Nous avions proposé des alternatives et nous sommes atterrés de constater que l’administration s’entête à refuser d’appliquer les directives nationales.
A propos du sujet qui nous réunit aujourd’hui, les rendez-vous de carrière, notre syndicat souhaite indiquer qu’il y a encore des pratiques et des postures à faire évoluer chez certains IEN. Trop d’enseignants ressortent de l’entretien du rendez-vous de carrière découragés, voire dévastés. Ces collègues ont parfois le sentiment que leur engagement n’a pas été reconnu et que leur travail n’a pas été évalué à l’aune des difficultés grandissantes du métier.
Nous sommes conscients que le rendez-vous de carrière est aussi le lieu pour pointer les pistes d’amélioration possible dans l’exercice du métier, évidemment. Mais la bienveillance doit infuser les échanges de l’entretien. Ils doivent avoir pour axiome l’assurance que notre métier demande désormais des compétences exceptionnelles tant il s’est complexifié. Seul ce cadre peut permettre une évaluation constructive et respectueuse de la personne.
Beaucoup d’IEN ont intégré cette approche dans leur pratique, c’est fort heureux et nous le reconnaissons volontiers. Mais il reste du chemin à faire.
Je vous remercie de votre attention.
Questions diverses des organisations syndicales
Formations CAPPEI : 3 départs prévus cette année, l’administration est en train de comptabiliser les « CAPPEI dormants » (collègues ayant le CAPPEI mais n’étant pas sur des postes ASH) mais la DASEN ne sait pas encore ce qu’elle fera de cette information.
Evaluation d’école : 6h sont actuellement octroyées aux équipes sur leur temps de service pour préparer cette évaluation. La DASEN convient que c’est insuffisant, on va passer à 9h sur la prochaine campagne (2025-2026).
Liste d’aptitude direction : 94 candidats, 20 dispensés, 74 entendus, 45 favorables, 29 défavorables.
40 contractuels.
Ineat-exeat : calendrier national non connu pour l’heure.
PES 25-26 : nombre non connu
Absences pour PMA : toujours accordé avec traitement, avec un mot de la DASEN. Il n’y a pas de case PMA dans l’application de demande d’autorisation d’absence, il faut choisir « en lien avec la grossesse ».
Refus d’ASA pour formation syndicale : 155 demandes, aucune refusée (57 en attente de validation).
Constat de service fait (grève) : les agents grévistes n’ont pas à signer de document attestant qu’ils ont été grévistes. Le seul document à signer est celui attestant du service fait pour les non grévistes.
RDV médical chez un spécialiste : il faut faire la demande d’autorisation d’absence longtemps avant, les IEN font preuve de bienveillance.
Question diverse intersyndicale : date butoir du 31 janvier pour les demandes de temps partiels alors que les directives nationales la fixent au 31 mars. L’administration se refuse de changer la date. Les demandes de droit seront quand même étudiées après le 31 janvier, ainsi que des demandes pour des situations exceptionnelles.