Actualités départementales
14 février 2019
CDEN "carte scolaire" du 14 février 2019
Déclaration liminaire du SNE34
Monsieur le Préfet, monsieur le directeur académique, monsieur le vice-président,
Mesdames, messieurs,
Une dotation insuffisante
Avec une dotation de + 49 postes pour la rentrée 2019 dans l'Hérault, le compte est loin d'y être pour le SNE. En effet cette dotation est plus qu'insuffisante au regard de la créations de tous les dispositifs dédoublés en REP ainsi que de la prévision d'augmentation d'effectif dans le 1er degré, prévision qui sera certainement largement dépassée.
La carte scolaire (répartition des moyens) est donc, dans ces conditions, une gageure pour l'administration. Pour le SNE la carte scolaire de cette année est forcément insatisfaisante : fermeture de certains dispositifs PMC, fermeture de postes RASED, écoles rurales ou en clause de sauvegarde à fort effectif.
Nous souhaitons néanmoins saluer le travail des services de l'inspection académique pour l'élaboration de la carte scolaire qui a dû se faire avec cette trop maigre dotation.
Vous l'avez compris nous ne remettons pas en question la répartition des moyens, même si certains choix sont discutables, mais bien la dotation.
Dans ce cas de figure, comment habiller Pierre sans dévêtir Paul ?
Dispositifs dédoublés et éducation prioritaire
Le SNE a depuis des années défendu l'idée des CP dédoublés pour toutes les écoles de France. En aucun cas nous n'envisagions que ce dispositif se fasse au détriment des autres classes. Nous avons, malheureusement, l'impression que c'est ainsi que cela se passe actuellement. Nous le dénonçons.
Beaucoup de collègues ont une rancœur. Ils ont le sentiment que tous les moyens sont mis dans l’Éducation Prioritaire en oubliant les petites écoles. Elles ont également leurs difficultés (fracture numérique, isolement, multiples niveaux, public accueilli de plus en plus fragile, …). Monsieur le Préfet, l'Etat ne doit pas oublier ces territoires, le SNE ne les oublie pas.
La révision de la carte de l’Éducation Prioritaire se fait attendre. Elle a été repoussée, il est grand temps, nous semble-t-il de la revoir. Beaucoup d'écoles que l'on nomme « orphelines » sont en grande difficulté. Nous rappelons que les enseignants qui y travaillent ne bénéficient pas des avantages de l’Éducation Prioritaire (prime, temps de travail collectif, conditions de travail, …) et que la clause de sauvegarde est terminée.
La confiance ne se décrète pas, elle se gagne.
Le SNE est inquiet du projet de loi « École de la confiance » porté par notre ministre, Jean-Michel Blanquer.
L'article 1 nous laisse dubitatifs : s'il est plus que nécessaire de rappeler le respect que doivent les élèves et les familles à l'égard de l'institution scolaire et de l'ensemble de ses personnels, il laisse la porte ouverte, semble-t-il, à une possible réduction de la liberté d'expression des enseignants. Le danger est grand. La confiance ne se décrète pas, elle se gagne.
L'instruction obligatoire à 3 ans : le SNE est favorable à ce changement. Néanmoins il déplore l'obligation de présence toute la journée pour les PS. Cela ne nous semble pas aller dans l'intérêt des élèves. Le repos est bien meilleur à la maison quand cela est possible. La problématique des dortoirs est pour l'instant sans réponse et devient un véritable casse-tête pour les municipalités et les collègues. Nous pressentons qu'aucune solution ne soit trouvée avant la rentrée et que les collègues se retrouvent une fois de plus dans des situations délicates fasse à des injonctions contradictoires. La tension risque d'être forte avec certains parents qui exigeront que la loi soit appliquée.
Avec cette instruction obligatoire à 3 ans, le cadeau fait aux écoles privées est inadmissible. Apparemment l’État aurait évoqué une compensation financière à destination des mairies, argent qui manquera cruellement pour les écoles publiques.
Un changement de cette ampleur doit se préparer, nous dénonçons donc cette précipitation.
Autre inquiétude pour le SNE : le remplacement du conseil national d'évaluation du système scolaire, instance indépendante, par le conseil d'évaluation de l'école où une majorité des membres seront nommés par le ministre. On fait mieux en terme d'indépendance ! La confiance est ébranlée.
Dernier point et non des moindres : les fameux établissements publics des savoirs fondamentaux. Le SNE le déclare clairement : nous ne voulons pas de ces établissements.
Le 1er degré doit rester géré par le 1er degré et non par le 2nd degré. La problématique de la direction d'école ne peut pas être réglée de cette façon. Le SNE a déjà fait de nombreuses propositions à ce sujet. Le SNE défendra, comme il l'a toujours fait, les directeurs et directrices d'école afin que ni eux ni les adjoints ne soient sous la coupe d'un chef d'établissement qui serait complètement déconnecté des réalités des écoles.
Nous encourageons d'ailleurs tous les collègues à écrire à leurs parlementaires pour leur faire part de leurs craintes (courrier type à envoyer à votre député : cliquez ici).
Je vous remercie de votre attention.
Patrick Ruiz et Matthieu Verdier
Élus CTSD-CDEN
Compte-rendu du CDEN
Prévisions d'effectifs à la rentrée 2019
Au niveau de l'académie : - 866 élèves attendus, + 49 postes
Hérault : + 507 élèves attendus + 49 postes (aucun poste sur les autres départements)
L'élaboration de la carte scolaire dans l'Hérault
Principes ministériels pour l'élaboration de la carte scolaire : équité, justice sociale, élévation du niveau général
Il y aura un groupe de travail départemental pour affiner la méthode d'élaboration de la carte scolaire.
Indicateurs de la méthode utilisée cette année pour prendre en compte la complexité pédagogique :
- PCS défavorisés (plus tard il y aura un autre indicateur plus fin)
- Nombre d'élèves relevant de la MDPH (ULIS ou pas)
- Nombre d’élèves allophones / EFIV
- "Faits établissement"
Le DASEN a également une attention particulière pour :
-
les Zones de Montagne
-
les Zones de Revitalisation Rurale
-
les quartiers "politique de la ville"
Les écoles orphelines sont mieux prises en compte grâce à ce système (avec les indicateurs "PCS défavorisés" et "faits établissement").
Gestions des ajustements nécessaires en juin et septembre
Sur la dotation de 49 postes, 18 sont mobilisés pour les dispositifs dédoublés. Il reste donc 31 postes pour gérer l'augmentation prévue de 507 élèves, prévision qui sera certainement largement dépassée. Le DASEN souhaite éviter au maximum d'amputer les moyens de remplacement.
Solde restant pour le CTSD "ajustement" prévu en juin pour les 18 écoles en surveillance : 4.56 postes. Le DASEN a prévenu que cette "enveloppe" ne sera pas suffisante pour gérer les ajustements. Il faudra donc piocher dans le vivier de TR.
Intervention du SNE34
Le SNE34 apporte un éclairage sur 3 écoles en faisant écho avec sa déclaration liminaire : Roquebrun (Zone de Montagne), Cruzy (Zone de Revitatlisation Rurale), Mtp Bazille (école orpheline).
Le SNE34 insiste sur le sentiment d’injustice ressenti par les enseignants de ces écoles qui ont l'impression que tous les moyens sont mis dans l’éducation prioritaire. Le DASEN indique qu’il faut se méfier des impressions. Dans certains endroits, l’impression est là mais pas les chiffres. Le SNE34 maintient que l'impression est bien là, et qu'elle peut démotiver les enseignants. Le SNE34 sera très attentif à la situation de ces écoles, ainsi qu'à celle de toutes les écoles "sous surveillance" (voir document) lors des CTSD d'ajustement.
Vous pouvez contacter le SNE 34 si vous souhaitez que nous suivions votre situation (évolution des effectifs, du public scolaire, des dossiers MDPH....) afin de pouvoir défendre au mieux votre école et vous informer à l'issue du CTSD de juin.
Vote
6 pour, 12 contre, 2 abstentions (SNE)