Actualités nationales
Sécurité des écoles et Vigipirate :
quand le directeur devient un chef d'établissement
25 novembre 2016
Suite aux événements malheureux que rencontre la France, le directeur d’école est placé au centre du système. L’Etat lui rappelle sa responsabilité d’assurer la sécurité de son école. Il applique à son égard le principe de subsidiarité selon lequel il veille à ne pas renvoyer à un niveau plus élevé ce qui peut l’être avec plus d’efficacité à une échelle plus proche du terrain. Il recherche un niveau pertinent d’action. Par ce principe, le législateur reconnait l’importance dans le fonctionnement d’une école du directeur. Par contre il oublie que les tentatives de modifier le régime juridique de l’école et du directeur n’ont pas abouti.
En ces temps de grisaille, le bon sens prévaut et à l’impossible nul n’est tenu.
Explications :
Comment vérifier l’identité des personnes étrangères à l’établissement ? L’enseignant à la grille notamment en maternelle n’est pas un agent de sécurité. Il n’a pas non plus à sa connaissance l’identité de toutes les personnes fréquentant l’école. L’application à la lettre des consignes de sécurité engendrera un temps d’enseignement réduit, un ralentissement des flux (et donc un attroupement « cible idéale »), et instaurera dans nos écoles un climat anxiogène, méfiant, délétère. Comment vont réagir les familles, que faire s’il y a des réfractaires ?
Pour tout problème, contacter les autorités compétentes : la police (17), la gendarmerie (référent école) et référer tout incident à sa hiérarchie.
Concernant l’organisation d’exercices de sécurité, notamment la mise en place du PPMS, c’est peut-être l’occasion de remonter un message fort à nos politiques sur nos conditions d’exercice. Dans le cas d’un confinement pour un produit toxique dans l’air, suis-je crédible avec mes serpillières, journaux pour colmater les arrivées d’air, avec mes foulards servant de masque aux élèves ?… Cela ressemble à une parodie !
Si nous comprenons la pertinence de ces exercices, leur exécution dans l’urgence ressemble davantage à de la communication qu’à une volonté d’augmenter significativement la sécurité des élèves et des personnels.
Par conséquent, le SNE interpelle les pouvoirs publics afin que les directeurs soient épaulés dans leur mission de protection et que les équipements suivent : portail électrique et caméra pour ouvrir à distance, portable pour les directeurs, radio et piles dans les classes…
Le SNE souhaite également attirer votre attention sur les événements ouverts au public au sein de l’établissement sous réserve de l’avis du préfet. Nous pensons en cette période à l’organisation des marchés d’hiver dans votre école. Elle oblige les rédacteurs de la demande à fournir différents documents comme le plan de l’école, un plan du marché et des différentes installations, un plan d’évacuation, la garantie d’un service d’ordre, une évaluation précise de la capacité d’accueil du lieu…. Elle complexifie la tâche de toute la communauté éducative et mobilise beaucoup de temps et d’énergie sans l’assurance d’un accord.
C’est pourquoi, après discussion avec les parents d’élèves, il faudra réfléchir à l’organiser autrement en limitant les regroupements de personnes (prévente d’objets, chorale entre élève, goûter… en mobilisant le moins d’intervenants et de spectateurs) ou malheureusement l’annuler.
Le SNE déplore que le moyen de communication privilégié par la hiérarchie soit le mail pour ce type d’événement. Peu d’IEN ont réuni leur équipe afin d’expliciter les consignes ministérielles ce qui a abouti à des interprétations et des mises en danger involontaires (différence transport public et privé par exemple pour un déplacement en bus à la piscine).
Le constat est indiscutable : les responsabilités du directeur sont croissantes, tant administratives, que pédagogiques ou relationnelles, sans véritable légitimité juridique. Tous les directeurs demandent du temps pour être plus disponible pour faire face aux différentes problématiques. Pour plus d’un tiers, ils n’ont même pas d’aide administrative et ont une décharge de quelques jours fractionnables par an !
L’autonomie de fonctionnement et le statut du directeur n’ont jamais été autant d’actualité et sont déclinés dans notre projet «L’Ecole des fondamentaux».
Geoffrey CAPLIEZ
Secrétaire Général SNE à la direction d’école